Claude Verney-Carron décède en 1941. A la Libération, c'est donc son fils Jean , aidé d'Auguste Marze, qui a la lourde tâche de remettre en route une entreprise amputée de la moitié de son personnel et dont le matériel est plutôt obsolète. Il réussit alors à rassembler sous le nom de Groupement d'Étude des Fabricants d'Armes Réunis (GEFAR) six manufactures qui apportent à ce groupement leur potentiel en hommes et en matériel. Il est fabriqué plus de 150.000 fusils, malgré la concurrence déloyale des arsenaux de l'État, la majorité sous la marque "Pionnier" adoptée par Verney-Carron.
Claude Verney-Carron, fils de Jean , rejoint l'Entreprise en 1948 comme collaborateur à la succursale de Paris. Il rencontre à cette époque le représentant en France d'un fabricant italien alors peu connu. Celui-ci vient de mettre au point un fusil de chasse semi-automatique très léger. Un contrat de fabrication sous licence est signé en 1954, marquant un nouveau tournant dans l'Histoire de la Maison. Verney-Carron entre véritablement dans l'ère de la production industrielle moderne.
Jean Verney-Carron décède en 1961. Albert de Veron de La Combe, neveu d'Auguste Marze, assume la direction avec Claude et Henri, les fils de Jean . La SIFARM (société résultant de la fusion des anciennes manufactures BERTHON Frères, Francisque DARNE, DIDIER-DREVET, GEREST et RONCHARD-CIZERON) est absorbée en 1963, en même temps que la célèbre Canonnerie Jean BREUIL. Verney-Carron souhaite en effet contrôler toute sa fabrication. Henri Verney-Carron, Directeur Technique, maîtrise les secrets de la canonnerie grâce à cet apport. Il décide d'abandonner les anciennes méthodes, met au point des procédés modernes, s'équipe d'un matériel très performant et produit des canons parmi les meilleurs du monde.
Le Sagittaire, premier fusil superposé français produit en grande série, est lancé en 1966 et s'assure immédiatement la place de leader sur le marché. De 1970 à 1975 s'installe une période d'euphorie sans précédent qui permet de doubler la production. Malheureusement, survient une nouvelle crise et Verney-Carron connaît une période très difficile jusqu'en 1980. Cette chaude alerte décide Claude Verney-Carron à faire des économies. Il abandonne les locaux du Cours Fauriel pour un regroupement au sein de l'atelier de mécanique du Boulevard Thiers.
Verney-Carron emporte dans cette période le marché pour la fabrication de sous-ensembles du FAMAS, le nouveau fusil de l'armée française. Cette collaboration, particulièrement bénéfique, devait durer plus de 10 ans. Elle facilitait l'engagement de l'entreprise dans une démarche de qualité totale. De nombreuses innovations permettent à Verney-Carron de prendre une part en constante augmentation sur un marché en régulière régression. Cela est facilité par la modernisation continue du matériel de production. Après la disparition brutale de Henri Verney-Carron en 1986, Pierre Verney-Carron, son cousin, poursuit avec détermination cette politique.
C'est en 1985 qu'est lancée la fabrication du superposé Sagittaire avec bascule en alliage léger. Le succès est immédiat et la première place sur le marché, acquise avec le précédent modèle en acier, est ainsi conservée.Trois ans plus tard, en 1988, après avoir été testé sur le terrain par des professionnels du tir, le nouveau fusil Super 9 est présenté dans sa version "Trap". Ce premier modèle est suivi par beaucoup d'autres, notamment en 1993 par la déclinaison d'une gamme complète en version "Plume". Celle-ci remplace peu à peu les anciens fusils Sagittaire mais un modèle "Double Express" est conçu sur ce mécanisme en 1989. S'ajoutant à la carabine Impact, il améliore la part de marché en armes rayées.
En 1990 débute la commercialisation d’une arme de défense tout à fait originale, baptisée Flash-Ball. Cette arme sublétale a depuis été adoptée par de nombreuses polices et forces de l’ordre.
Le développement et le succès de la gamme du nouveau fusil Super 9 remettent en question le sort du Sagittaire. La décision est alors prise de concurrencer les armes d'importation de faible prix par une redéfinition complète du produit et l'utilisation de moyens ultra-modernes de production. Baptisée "Sagittaire Nouvelle Technologie", cette arme est saluée dès son apparition en 1994, par toute la presse cynégétique et les chasseurs l'adoptent avec enthousiasme.
En 1995, Claude Verney-Carron prend sa retraite et, afin d’assurer une transmission sans heurts, il modifie les structures de la Société en adoptant le principe du Directoire et Conseil de Surveillance.
Jean , représentant de la sixième génération, entre au Directoire dont la présidence est confiée à son cousin Pierre, déjà responsable de la production. Claude Verney-Carron assume la présidence du Conseil de Surveillance principalement composé du groupe familial.
La carabine à verrou Impact Plus, entièrement conçue par Verney-Carron, sort en 1996. Son mécanisme, son ergonomie et la qualité de sa réalisation assurent d’emblée son succès.
En 1999, un nouveau Flash-Ball destiné aux professionnels de la sécurité, baptisé "Super Pro", deviendra peu à peu une des armes de base de la Police Nationale en attendant d’équiper les polices municipales.
En 2000, lancement de la carabine Impact Auto (NT à partir de 2005), la première et la seule carabine automatique de chasse fabriquée en France. Son succès vient renforcer celui du modèle à verrou produit quatre ans auparavant.
En 2002 est prise une grande et importante décision concernant la diversification souvent recherchée. Verney-Carron décide de lancer une ligne de vêtements, puis d’accessoires portant sa marque en créant la société "Ligne Verney-Carron" en partenariat avec Club Interchasse (CISAS). La notoriété de la marque assure un accueil remarquable à ces produits.
En 2003, un accord de distribution est passé avec le créateur du système de visée "L’Infaillible" qui sera proposé sous la marque déposée Optimum. Cette marque sera utilisée pour développer une gamme d’optiques et d’accessoires venant compléter ainsi la gamme des produits Verney-Carron sur le marché.
Fin 2004, année qui a vu la mise au point de la "détente double-effet" pour le Sagittaire, Verney-Carron rachète les Ets Paul Demas, qui deviendront L’Atelier Verney-Carron en 2008. Ce rachat permet un retour à la tradition et une présence remarquée sur le marché des armes artisanales fabriquées sur mesure avec le client.
En 2007 l’Impact Plus devient également "Take Down" et peut désormais se démonter en deux blocs afin de mieux faciliter son transport.
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